Le coût de l’avocat
Lorsque vous êtes obligé ou que vous décidez de recourir aux services d’un avocat pour vous assister ou vous représenter au cours de la procédure que vous avez engagée ou qui a été engagée contre vous, vous pourrez être amené à régler 3 types de sommes : des honoraires, des dépens et des frais.
Les honoraires
Le montant des honoraires est fixé librement par l’avocat et doit être transmis au client lors du premier rendez-vous, afin qu’il en ait connaissance avant d’accepter ou de refuser de confier son affaire à l’avocat. L’avocat peut à cet effet établir un devis à son futur client, que celui-ci acceptera ou déclinera.
L’avocat et son client peuvent parfaitement se mettre d’accord sur le montant des honoraires de façon orale sans devis écrit.
Il peut toutefois être demandé l’établissement d’une convention d’honoraires écrite qui précisera en détail les modalités de calcul des frais et honoraires de l’avocat ainsi que les conditions de leur facturation.
Deux modes de fixation de l’honoraire s’appliquent : la rémunération au forfait (généralement lorsque l’avocat connaît par avance le temps qu’il va consacrer au dossier) et la rémunération au temps passé. La rémunération au temps passé est basée sur le taux horaire de l’avocat, qui dépendra de la complexité de l’affaire, de la spécialité de l’avocat mais également de son ancienneté et de sa notoriété.
Il est tout à fait envisageable de prévoir, en sus de cette rémunération au forfait ou au temps passé, un « honoraire de résultat » : ce mode de rémunération complémentaire permet d’attribuer à l’avocat une somme supplémentaire en fonction du gain obtenu par l’avocat ou de tout autre critère défini dans la convention.
L’honoraire de résultat ne peut pas être le seul mode de rémunération de l’avocat.
Ainsi, la convention par laquelle l’avocat et le client conviennent que les honoraires seront exclusivement déterminés selon un pourcentage des dommages et intérêts attribués au client est nulle.
Si les parties souhaitent prévoir un honoraire complémentaire en fonction du résultat obtenu en justice, cet honoraire doit être prévu par écrit et consister en un pourcentage appliqué aux sommes gagnées ou aux économies réalisées par le client à l’issue d’un procès.
Les honoraires de l’avocat, contrairement à la rétribution du notaire ou de l’huissier de justice pour certains actes, sont libres, ce qui lui permet donc de les déterminer selon les critères qu’il juge pertinents. Généralement, les honoraires varies d’un avocat à un autre selon des critères qui tiennent à l’avocat lui-même : la spécialisation, l’expérience/l’ancienneté dans la profession, le statut de l’avocat (juriste, collaborateur, associé, etc.), le lieu d’installation du cabinet, la structure du cabinet (cabinet individuel, gros cabinet, etc.). Sont également pris en compte des critères tenant à l’affaire soumise à l’avocat (sa difficulté, son intérêt, les diligences à réaliser, etc.) ainsi qu’à la situation financière du client.
Les honoraires servent à financer les coûts généraux du cabinet tels que les locaux, les frais de fonctionnement, le personnel administratif, la documentation, etc, ainsi qu’à rémunérer l’avocat.
Ces frais généraux constituent une part essentielle (entre 40 et 60 %) de l’honoraire facturé au client. Contrairement à une idée répandue, les honoraires versés à l’avocat ne lui reviennent pas en totalité et ne constituent pas son « salaire personnel ».
Les frais de procédure : les dépens
Les frais de procédure, que l’on appelle les dépens, sont les frais engendrés par un procès, hors honoraires d’avocat et frais de déplacement.
Sont cependant inclus dans les dépens les frais et honoraires d’huissiers ainsi que les frais d’expertise éventuels et les frais d’enregistrement.
Le montant de ces frais est fixé par décret et dépend en partie de l’intérêt du litige (donc des sommes en jeu).
La partie perdante sera en général condamnée au paiement des dépens, de sorte qu’ils pourront être remboursés au client, s’il sort vainqueur du procès. Le tribunal peut cependant décider de laisser à chaque partie la charge de ses dépens.
Le droit de plaidoirie
Le droit de plaidoirie est perçu par l’avocat qui le reverse ensuite à la Caisse Nationale des Barreaux Français. Il est demandé par tout avocat qui est amené à plaider devant une juridiction.
Un décret et un arrêté du 23 novembre 2011 ont augmenté ce droit pour le porter de 8,84 à 13 €.
Les personnes bénéficiant de l’aide juridictionnelle totale sont exonérées, depuis le 26 novembre 2011, du paiement du droit de plaidoirie dans le cadre de certaines procédures pénales, civiles ou administratives, lorsque le bénéficiaire de l’aide juridictionnelle est soumis à un court délai pour demander que soit désigné d’office un avocat pour le représenter. Cette exonération ne s’applique cependant pas en cas d’aide juridictionnelle partielle.
Les frais annexes
Des frais non compris dans les dépens peuvent être engagés par l’avocat dans le cadre du traitement du dossier du client, tels que par exemple des frais d’hébergement ou de déplacement.
Ces frais supplémentaires étant directement liés au dossier du client, l’avocat les lui facturera afin d’en obtenir le remboursement.
Demande de devis à l’avocat
Il est conseillé de demander, dès le premier rendez-vous, une estimation du coût global des frais envisagés pour le conseil ou la procédure envisagée.
Dans le cadre d’une procédure en justice, il sera établi un devis précisant à la fois les frais de l’instance à prévoir et les honoraires de l’avocat.
L’avocat pourra également évaluer approximativement les éventuelles conséquences du procès, à savoir le montant des dommages et intérêts éventuels à verser ou l’indemnisation qui pourrait être octroyée au client s’il gagne le procès, ainsi que le coût d’une procédure en appel ou un pourvoi en cassation.